Le Roi d'Ys
Dans LE TREGOR du 29 septembre et LE TELEGRAMME du 15 septembre 2022
« Une cité sur la mer au large des côtes bretonnes, un palais, du luxe et de la splendeur... Et bien sûr de l'amour, de la haine, de la vengeance et de l'espoir... ». Plongez dans l'univers féerique de l'opéra d'Édouard Lalo
Le Roi d'Ys, opéra d'Edouard Lalo
L'histoire en 3 actes et 5 tableaux
La légende d’Ys nous raconte que la princesse Dahut, fille du roi Gradlon, est, partisane du culte celtique face au christianisme conquérant. C’est elle qui, suite à une déception amoureuse, provoque la disparition de la ville d’Ys, capitale du royaume de Cornouaille.
Le livret d'Édouard Blau, écrit pour l’opéra Le Roi d'Ys, est tiré de cette légende bretonne de la ville d'Ys engloutie au large de Douarnenez. La princesse Dahut y est incarnée dans le personnage de Margared.
Édouard Lalo compose Le Roi d'Ys, opéra en trois actes, entre 1875 et 1878. L'intérêt de Lalo pour le folklore breton lui est venu de sa seconde épouse, la contralto Julie de Marigny. Grâce à son inspiration légendaire, on peut l'associer au genre de l'opéra-féerie. L'action se déroule au cours du Moyen Âge dans la ville d'Ys, sur la côte bretonne.
PREMIER ACTE
La joie règne au cœur du palais d’Ys qui se prépare, pour assurer la paix, à fêter les noces de Margared, la fille du Roi, avec Karnac leur ancien ennemi . Mais Margared est sombre car elle aime en secret Mylio, un jeune guerrier porté disparu. Sa sœur, la princesse Rozenn, elle aussi amoureuse du jeune homme, tente en vain de la consoler puis se met à rêver. Soudain revenu de captivité celui-ci surgit…
Le cortège se rassemble. Le roi vient accueillir Karnac en fils. Margared est là, glacée, quand, en aparté, Rozenn lui annonce le retour de Mylio. C’en est trop pour Margared qui refuse soudain ce mariage devenu odieux. Outragé, Karnac jette son gant aux pieds du Roi d’Ys et lui déclare une guerre sans merci. Mylio accepte le défi, tandis que le peuple se rue derrière lui pour le soutenir.
DEUXIÈME ACTE
Premier tableau : Margared sait à présent que Mylio aime Rozenn et surprend le Roi, son père, qui promet la main de Rozenn au jeune homme s’il revient victorieux du combat contre Karnac. Le jeune soldat est sûr de sa victoire. Il compte sur la protection de Saint Corentin, convaincu que Dieu est toujours du côté des croyants et des forts. Margared ne peut en supporter davantage et ne dissimule plus à sa sœur qu’elle aussi aime Mylio. Se laissant aller à sa souffrance et à sa haine, elle en vient même à souhaiter l’échec de Mylio et le triomphe de Karnac.
Deuxième tableau : Mylio a gagné et Karnac, vaincu, appelle l’Enfer à son secours. Margared s’allie à Karnac et lui demande son aide pour ouvrir l’écluse qui protège la ville contre la mer. À eux deux, ils déchaîneront la mort sur la cité entière. Karnac consent à l’aider, lorsque la tombe du saint s’entrouvre et laisse apparaître la silhouette de Saint Corentin qui les exhorte au repentir.
TROISIÈME ACTE
Premier tableau : Dans l’euphorie, on s’apprête à célébrer le mariage de Rozenn et de Mylio. Initié par Jahel, un jeu oppose les compagnons de Mylio aux jeunes filles qui défendent la porte de la fiancée. Puis les deux jeunes gens se dirigent vers la chapelle. Le Te Deum de la cérémonie s’élève tandis que Karnac et Margared sont seuls. Margared, désemparée, hésite à accomplir son terrible forfait. Karnac lui rappelle ses engagements et attise sa haine en décrivant le bonheur des futurs époux. Margared l’entraîne alors résolument vers l’écluse meurtrière. Mylio et Rozenn chantent un duo d’amour mais l’atmosphère s’assombrit. Le roi s’inquiète pour Margared. Des rumeurs s’élèvent. L’inondation s’étend, il faut fuir.
Deuxième tableau : Le roi, Rozenn, Mylio, Margared se réfugient sur une hauteur avec une partie des leurs. Les flots monteront jusqu’à ce que l’océan reçoive sa proie, le coupable. La foule prie. Karnac est mort tué par Mylio. Le Roi demande à Margared de désigner le coupable et elle avoue que c’est elle-même. Il tente de protéger sa fille contre la foule qui veut sa mort mais, pour elle, seul son suicide sauvera les siens. Margared se précipite dans les flots. Saint Corentin apparaît. La mer s’apaise aussitôt. Le peuple d’Ys remercie Dieu de l’avoir sauvé de la mort.
Aubin Landais, metteur en scène : "Trouver l'intention qui crée le mouvement"
Propos recueilli par Pierre Pelliard, septembre 2022
Le ROI D’YS est un opéra bâti sur une légende bretonne, celle de la ville engloutie d’YS, en Cornouailles, qu’on peut qualifier d’opéra-féérie. Comment le mettre en scène aujourd’hui ? Est-il intéressant d’en avoir une vision contemporaine ou as-tu choisi une mise en scène plus classique ?
J’ai choisi une mise en scène plutôt classique, pour assumer le côté féérique, presque mythologique de cet opéra. On peut considérer intéressant de faire une mise en scène contemporaine, mais la nature même de l’opéra et la recherche du plaisir du spectateur, c’est de l’émerveiller par une ambiance qui le sort de son quotidien.
Une ville, la mer… sont des éléments difficiles à représenter sur scène. Comment comptes-tu les rendre perceptibles au spectateur ? De quels moyens de mise en scène disposes-tu pour rendre lisible l’histoire du ROI D’YS ?
Pour ce qui est de la scénographie, et des effets sur le plateau, j’ai la chance de ne pas être seul. Jean-Pierre, qui est aussi choriste, a construit un très grand trône, qui représente le pouvoir dans la ville d’Ys, cette place que Karnac essaye de prendre… Pour ce qui est de la montée des eaux et de tout ce qui est difficile à représenter, c’est Caroline Boyer, qui fait la création lumières, en trouvant des effets dont elle a le secret… par exemple, les eaux seront montrées avec l’aide de grands draps très légers mus par l’air et éclairés…
L’opéra est parfois considéré comme un peu figé théâtralement. Qu’est-ce qui peut le rendre attractif ?
L’opéra peut paraître effectivement un peu figé. Il y a des contraintes techniques et les chanteurs solistes ont besoin vocalement d’être en place. Je m’attache à ce que tout le monde sur le plateau ait l’air d’être dans la vie, dans le quotidien, et puisse trouver l’intention qui crée le mouvement.
Cela veut dire que le chanteur-acteur se laisse inspirer par le texte sur scène, dans le moment présent ?
Oui, c’est exactement ça. Je me sers de mon expérience de metteur en scène et d’acteur de théâtre où l’on se laisse porter par le texte et ce qu’il raconte. Ce n’est pas différent avec l’opéra. Ce sont des gens qui vivent des choses et se disent des choses. Si on est attentif à ce que le texte dit, on est capable de trouver la vie à l’intérieur.
Le chœur a-t-il un rôle à jouer dans l’attrait que peut avoir cette œuvre pour le public ? Quel est son rôle par rapport aux personnages principaux ?
Le chœur a un rôle très important, et même essentiel. Les personnages principaux sont au centre de l’histoire c’est vrai, ils ont aussi la contrainte de tenir un personnage sur la durée et sont concentrés sur ça. Le chœur, lui, fait vivre tout l’univers dans lequel évoluent les solistes. Il rend concret les enjeux, il permet de voir tout le contexte dans lequel se déroule l’opéra. Le chœur, collectivement, a un rôle essentiel que ne peut rendre un acteur tout seul.
Un choriste a un rôle moins technique, moins difficile que les solistes ?
C’est ça. Il y a plusieurs choses qui l’explique. D’abord, le texte est compris beaucoup plus facilement. Il y a des répétitions. Ça permet de bien situer l’histoire. Et dans le chœur il y a cette accumulation des voix qui donne une impression de puissance qui est très belle. Les gens aiment ça !
Cette œuvre peut-elle contribuer selon toi, à mieux faire connaître l’histoire de la région bretonne de la deuxième moitié du premier millénaire ?
C’est possible. Dans la façon que nous avons de la raconter, il faut y voir comme une fable, une belle histoire, dans le contexte historique choisi par les auteurs et compositeur. Mais ce n’est pas ce que nous cherchons à mettre le plus en avant dans la mise en scène. C’est avant tout une fable mythologique.
C’est une légende bretonne qu’on connait un peu quand même ?
En réalité elle est un peu méconnue, on parle volontiers de la ville engloutie, mais le cœur de l’histoire est souvent ignoré. On parle de l’Atlantide bretonne… L’opéra a d’ailleurs une fin un peu plus heureuse que la légende elle-même. Mais c’est vrai, ce n’est pas très souvent qu’on a un opéra qui se situe dans un tel contexte historique breton. Profitons-en !
Le Roi d'Ys, direction, mise en scène, solistes
Aurélie Marchand, directrice artistique, chef de chœur
Aubin Landais, metteur en scène
François-Xavier Kernin, pianiste
Caroline Boyer, lumières
Sophie Belloir, Margared
Olivier Lagarde, le Roi
Marlon Soufflet, Mylio
Thomas Coisnon, Karnac
Aurélie Castagnol, Rosenn
La légende de la ville d'Ys
d'après 2 sites internet : http://terresetlegendes.fr/la-legende-de-la-ville-d-ys/l-histoire/ et https://www.bretagne.com/fr/la-bretagne/sa-culture/ses-legendes/ys-la-ville-engloutie
La légende de la ville d’Ys, c’est d’abord la naissance d’une très belle femme ?
Oui, la légende de la ville d’Ys raconte qu’un roi nommé Gradlon, qui régnait sur la pays de Cornouaille, avait épousé une déesse du Nord, Malgven, qui mourut en pleine mer en mettant au monde une fille appelée Dahut. Dahut et Gradlon vivaient à Quimper, capitale de Cornouaille. En grandissant, Dahut devint une très belle femme, à la beauté sauvage, aussi sauvage que l’Océan auquel elle pensait appartenir, étant née en mer.
… et une femme quelque peu mégalomane aussi ?
Agacée par l’influence de l’évêque Corentin et du moine Guénolé sur son père le roi et sur le territoire de Quimper, Dahut demanda un jour à Gradlon de lui construire une cité sur la mer, pour elle seule. Le projet était grandiose, et par amour pour sa fille, le père exécuta en secret ses désirs. La ville d’Ys était une ville magnifique, qui devint vite très riche. A cette richesse s’ajouta bientôt la luxure, à l’image de la vie sulfureuse que Dahut embrassa peu à peu. Aux amants qui se multipliaient dans sa couche s’ajoutaient des meurtres.
Mais l’évêque Corentin veillait !
Corentin, voyant d’un mauvais œil cette cité pleine de débauche, envoya Guénolé pour rétablir l’ordre, sans succès. Le diable en personne finit par s’y inviter et mena la ville et sa princesse à leur perte, toutes deux englouties par la mer, restituant ainsi Dahut à l’Océan.
La légende de la ville d’Ys, c’est donc l’allégorie de la fin d’une époque ?
Cette légende représente la fin du monde celte dans sa forme initiale, avec sa mythologie et ses divinités. A partir des Ve et VIe siècle, c’est désormais le christianisme qui prend la relève spirituelle chez ce peuple toujours bien présent au Pays de Galles, en Irlande et en Bretagne.
Comment la légende de la ville d’Ys a-t-elle été diffusée voire transformée dans la littérature ?
Ce sont Emile Souvestre et Théodore Hersart de la Villemarqué qui ont fait connaître au public, notamment parisien, cette légende qui jusqu’au milieu du XIXe siècle n’était transmise qu’au coin du feu dans la plus pure tradition bretonne. Anatole Le Braz s’en est lui aussi emparé peu après E. Souvestre et Th. Hersart de la Villemarqué. Depuis, la légende n’a cessé d’inspirer auteurs et artistes. Les parisiens Charles Guyot en 1926 et Georges-Gustave Toudouze en 1948 en ont d’abord produit deux versions très étendues, puisque l’on est passé de textes de quelques paragraphes à de vrais romans. Ce sont ensuite des bretons, Henri Queffélec en 1962, et Michel Le Bris en 1982 qui se sont appropriés la légende. Avec Henri Queffélec, on est sur un roman presque historique : la submersion de la ville d’Ys est pour lui une réalité. Avec Michel Le Bris, on plonge dans une version allégorique, le passage d’un monde à l’autre.
Parlons un peu des personnages de la légende. Et d’abord Dahut.
Dahut est la princesse rebelle, la fille chérie du Roi Gradlon, qui défie le christianisme naissant en régnant sans partage sur sa ville d’Ys. Dahut (aussi appelée Ahès), princesse d’une citée en mer, Ys, apparaît comme une allégorie de la déesse mère celte, comme presque toujours les femmes dans les légendes celtes. Dans la mythologie celte, les femmes occupent toujours une place particulière. Elles font souvent référence à la « femme de l’autre monde » comme l’appellent Le Roux et Guyonvarc’h, deux auteurs de référence familiers des amateurs de culture celtique, ou la « dame blanche », ou encore la « déesse blanche » pour Robert Graves, autre grand spécialiste de mythologie celte. Elles sont une incarnation de la déesse mère, déesse Ana, qui devint en Bretagne Sainte-Anne, grand-mère maternelle de Jésus et patronne des Bretons. Les femmes des mythes celtes enfantent les Rois ou les Druides, souvent de façon magique, la virginité étant un attribut fréquent pour ne pas dire systématique. Les femmes, au contraire des Rois ou des Druides, ne sont jamais complètement humaines, elles sont le lien entre l’humanité et l’Autre Monde, pour donner la vie le plus fréquemment, et parfois aussi pour la reprendre.
Le roi Gradlon, lui, a bien existé ?
Le Roi Gradlon, roi mythique de Cornouaille, est le successeur de Konan Meriadec, premier roi breton d’Armorique. Le roi Gradlon aurait donc été l’un des premiers rois bretons de Cornouaille. Jusqu’au Ve siècle, l’actuelle Bretagne, la « petite Bretagne » par opposition à la Grande Bretagne, étaient peuplée par des peuplades gauloises appelées Osismes, Coriosolites, Vénètes, Redones ou encore Namnètes. Les Bretons, eux, occupaient l’île de Bretagne, l’actuelle Grande-Bretagne. Ce n’est qu’au Ve siècle que les Bretons viennent peupler l’Armorique. Gradlon ferait partie des toutes premières générations de Bretons arrivés en Bretagne. Les historiens s’accordent en général pour le considérer comme un Roi légendaire mais plusieurs généalogies des rois de Bretagne écrites au Moyen-Age, à l’exception notable de la célèbre Histoire de Bretagne de Geoffroy de Monmouth, le place en successeur. De notre côté, nous le trouvons bien trop présent dans la patrimoine populaire et légendaire breton pour douter de son existence !
Gradlon est un symbole toujours vivant pour la ville de Quimper ?
Les Quimpérois n’ont jamais oublié Gradlon. Il est partout dans les noms de rues, d’hôtels, de crêperies. Il est surtout présent entre les flèches de la cathédrale de Quimper. Les Quimpérois ne l’ont pas oublié quand il s’est agi de terminer la cathédrale au XIXe siècle sous l’égide de l’architecte Joseph Bigot. Il veille depuis majestueusement sur sa bonne ville de Quimper, surplombant tout le centre-ville. Il est notable de voir la différence de traitement dans l’héritage populaire entre Gradlon et sa fille Dahut. Il n’est qu’à voir les représentations que l’on a de l’un et de l’autre. On trouve Gradlon sur des vitraux, sur des statues, traité comme un personnage historique qui a bel et bien existé. Dahut inspire largement les illustrateurs actuels sous le crayon desquels elle apparaît comme une figure purement mythologique.
Voyons maintenant les saints à l’œuvre dans la légende. Ce sont des personnages historiques bien réels, des débuts de la chrétienté en Bretagne. D’abord Saint-Guénolé…
Historiquement, Saint Guénolé est le fondateur de l’abbaye de Landévennec. Il a vécu à la fin du Ve siècle et au début du VIe siècle. Son père, Fragan, et sa mère, Gwenn, seraient venus du Pays de Galles avec la grande vague d’immigration et se seraient installés en Armorique, dans la baie de Saint-Brieuc à Ploufragan, où serait sans doute né Guénolé. Vers 470, encore enfant, il est confié à Saint Budoc pour être formé dans son ermitage, situé dans l’archipel de Bréhat. Vers 485, avec onze disciples, il fonde une première abbaye sur l’île Tibidy, dans la rivière du Faou, en face de Landévennec, puis une deuxième abbaye à Landévennec, sur la rivière de l’Aulne.
Dans la version de la légende de la ville d’Ys de Charles Guyot, Saint Corentin envoie Saint Guénolé dans la ville d’Ys pour essayer de raisonner les habitants de la cité. C’est aussi lui qui, à la fin de la légende, viendra sauver le roi Gradlon alors que les flots engloutissent la ville d’Ys, et repoussera Dahut de sa crosse. Saint Guénolé est aussi présent dans la version de la légende de la ville d’Ys de Georges-Gustave Toudouze ou dans celle d’Henri Queffélec. En revanche, Michel Le Bris l’a remplacé par Saint-Ronan.
Et bien sûr Saint-Corentin, le premier évêque de Quimper
Saint-Corentin est un personnage historique bien connu des Bretons. Il a été le premier évêque de Quimper, et est compté parmi les sept Saints fondateurs de la Bretagne. Il fait partie de la vague d’immigration galloise qui a peuplé l’Armorique gauloise au Ve siècle et fait de la Bretagne… la Bretagne ! La légende veut qu’il ait été investi évêque par la Roi Gradlon lui-même.
Saint-Corentin envoie Saint-Guénolé qui est donc le Saint officiel de la légende de la ville d’Ys. Charles Guyot, Henri Queffélec dans Tempête sur la ville d’Ys et Georges-Gustave Toudouze dans Les derniers jours de la ville d’Ys ne dérogent pas à cette tradition solidement ancrée depuis que le Barzaz Breiz et le Foyer Breton nous ont rapporté cette légende ancestrale, soigneusement transmise oralement de génération en génération. Seul Michel Le Bris dans Ys dans la rumeur des vagues innove en donnant le rôle principal à Saint-Ronan. Quoiqu’il en soit, Saint-Corentin apparaît régulièrement, jouant en général le rôle du sage, un peu en retrait, mais néanmoins concerné par le sort de la ville d’Ys. Ce sera le personnage retenu par Lalo pour son opéra.
Enfin Saint-Ronan…
Ronan était un évêque irlandais qui, au VIe siècle, installa son ermitage dans la forêt du Névet, aux portes de Locronan. Il est à l’origine du nom de la ville « Locus Ronani », signifiant lieu sacré de Ronan. Accusé par une femme, Keban, vivant non loin de son ermitage d’avoir tué sa petite fille, Ronan fut jugé par le roi Gradlon. Mais alors que des chiens féroces fonçaient sur lui pour le dévorer, Ronan fit une prière et les chiens s’arrêtèrent. Un miracle venait de se produire. Gradlon relâcha Ronan et ils découvrirent que c’était Keban elle-même qui avait enfermé sa fille dans un coffre.
En ce qui concerne la ville d’Ys, les écrivains ont aussi associé Saint Ronan à la légende de la ville d’Ys. Charles Guyot a intégré la légende du saint à son roman, mettant ainsi le roi Gradlon face à un premier miracle (le deuxième étant sa rencontre avec Saint Corentin). Michel Le Bris plus récemment a donné à Ronan le rôle principal du personnage qui incarne l’arrivée du monde chrétien face à la lente mort de la religion celtique, incarnée par Dahut.